Aké les années d’enfance
Les odeurs s’en sont allées. A leur place, des bruits surtout, et même eux sont des formes tordues délirantes des voix intimes, discrètes, des êtres et des choses qui remplissaient ensemble Aké de l’aube au crépuscule et dont les variantes nocturnes assourdies défiaient notre analyse tandis que, sur nos nattes, nous luttions contre le sommeil. Même l’odeur la moins agréable, l’odeur légèrement nauséeuse d’une punaise écrasée, mêlée d’un relent de ce camphre qui aurait dû empêcher son apparition faisait partie de l’invisible réseau de la “personnalité” d’Aké ; elle appartenait au même ordre que les marmonnements nocturnes de Sorowanke, la folle qui vivait près du manguier et qui rêvait tout haut. C’était le manguier de la place, presque en face de l’église. La nuit nous l’entendions distinctement conjurer ses démons ou se chamailler avec son amoureux dément, Yokolu. Au grésillement de l’aiguille chauffée que Chrétienne Sauvage maniait dans ses batailles contre les punaises se mêlait le défi que les grillons et les cigales lançaient à la répétition prolongée de la chorale de l’église Saint-Pierre, à la veille d’une fête sans doute. Sorowanke ponctuait l’hymne de hurlements soudains et de claques sur ses maigres cuisses gercées tandis qu’au clocher retentissaient, solennels, les douze coups de minuit.
2 octobre 2007 à 17:07
C’est toujours avec une grande impatience que j’attends ces trois jours de découverte proposés par les Ecritures Croisées!
Rendez-vous est donc prit au 19 octobre.
Cordialement.
Gérard Besseron
2 octobre 2007 à 17:09
Après le Japon avec Oé, l’Afrique avec Soyinka.
Je trouve cependant que l’extrait proposé ici ne rend pas véritablement justice à l’oeuvre de cet écrivain.
16 octobre 2007 à 17:12
ces deux extraits comme une invitation à pénétrer un monde si lointain et pourtant si proche.
“quand tu ne sais plus où tu vas, souviens-toi d’où tu viens”
à bientôt donc
16 octobre 2007 à 23:52
Je rends hommage ici à la charismatique Annie Terrier, la directrice de Ecritures Croisées, qui a tant fait tant fait pour la culture et la ville d’Aix.
Merci madame et bonne continuation.
18 octobre 2007 à 20:01
OGUN OGUN!!je brule de l’impatience de le voir.. de me mouvoir pas très loin de son cercle d’atmosphère Ah cette tignasse a gratter les étoiles!!! j’ai vibré pour le Nigéria pour le Biafra et pour tous ces poetes pendus a la corde de la betise des hommes !!alors ce soir ce premier soir avant la grande soirée on va l’apercevoir..ce grand homme ,cet esprit de l’UNIVERSEL des hommes,ce grand enfant de Notre Mère l’AFRIQUE!!!BONNE ARRIVEE POETE!!!!Soit heureux a Aix en Provence terre de soleil et d’Amour et saches que nous t’aimons pour ce que tu es pour cette oeuvre déjà si merveilleusement acomplie que tu nous offres.
23 octobre 2007 à 16:45
Merci pour la fête, la fête du livre mais aussi la fête de l’esprit!
trois journées de rencontres denses et enrichissantes
mille fois merci à Soyinka et aux intervenants qui ont su nous parler de l’Afrique avec amour et passion